Leïla, les jours

Pierre-Marie BEAUDE. Gallimard Une fois n'est pas coutume, commençons par une phrase du roman le résumant assez bien : "je souffrais de ne pas avoir de famille, elle souffrait d'en avoir une"... Je, c'est Soufiane, 15 ans, enfant volé à ses parents qu'il n'a donc jamais connus. Elle, c'est Fatou, 9 ans, surnommée Leïla par Soufiane, fillette aveugle, rejetée, ignorée et maltraitée par sa famille. Lorsque ces deux-là se rencontrent, ils ont déjà bien souffert... Moktar, l'homme qui s'est accaparé de Soufaine, l'a maltraité et battu jusqu'à sa mort. C'est suite à ce décès que le jeune homme se réfugie chez Abdou et sa femme à Tineguine. Il fait alors rapidement la connaissance de Fatou pour qui il représente une lueur d'espoir dans une vie bien sombre : enfin quelqu'un avec qui elle peut parler, qui l'écoute et l'apprécie... Mais le monde qu'ils se sont construit vole en éclats lorsque le père de Leïla décide de quitter le pays. La fillette perd alors son unique ami, la seule personne qui lui ai prêté de l'attention durant son existence. Quant à Soufiane, il ressent ce départ comme une seconde blessure, lui qui souffre toujours de ne pas connaître ses parents, d'autant plus qu'il est persuadé qu'il ne reverra jamais son amie aveugle. Chacun continue alors sa vie avec la nostalgie de ce temps béni. Beau roman qui nous transporte au Sahara au milieu des tempêtes de sable avec Leïla et Soufiane, deux êtres qui méritent tant d'être enfin heureux...